Louise Bourgeois, à la découverte de l'art contemporain
Plutôt classique, voire carrément conservatrice dans mes goûts
artistiques, j’ai tendance à regarder l’Art moderne de loin, comme une
bête étrange et légèrement dégoûtante.
Cependant, lorsque j’ai appris que le Centre Pompidou organisait une
exposition de Louise Bourgeois, présentée comme une des artistes
incontournables du Xxe siècle, j’ai décidé de prendre sur moi et de
constater par moi même.
La première partie de la rétrospective
révèle des oeuvres diverses, sculptures, dessins naïfs et autres
déjections artistiques que (on l’aura noté), j’ai tout bonnement
détesté.
Disons plutôt que je n’ai absolument pas adhéré à cette exposition
froide, aux murs d’un blanc d’hôpital, où les quelques reliques de
l’artiste sont étalées froidement, comme rangées de façon presque
scientifique.
A l’inverse, j’ai étrangement apprécié la partie majeure de l’exposition, où se pressaient des dizaines de curieux.
Là, les murs sont teintés d’un gris bleu et l’ambiance est plus intime.
Aussi intime que les sculptures phalliques, légèrement grumeleuses, qui
s’étalent au fil des présentoirs.
Accroché en hauteur, un Lapin de bronze, les entrailles au vent, me
rappelle étrangement des cours de biologie. J’aime tout
particulièrement Cumul, et ses magnifiques rondeurs d’un blanc immaculé.
Mais si l’exposition se veut parfois apaisante, je ne peux m’empêcher
de la trouver oppressante, écrasante, par les souvenirs et les
allusions scabreuses qui la peuplent.
Passage dangereux, notamment, où des rêves de tapisserie délavée
côtoient une chaise électrique, des prothèses, et autres métaphores de
vertèbres.
Le voyage dans le monde de Louise Bourgeois n’est pas une promenade de santé, mais il vaut assurément le coup d’oeil. On peut dire que grâce à cette visite, mes liens si distendus avec l’Art contemporain se sont quelque peu resserrés.